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La Forêt de Lanouée, un an après…

 

La Forêt de Lanouée, au nord de Josselin (Morbihan), constitue, avec près de 4.000 ha, le second massif forestier de Bretagne après celle de Paimpont. En 2007, elle a été acquise par le groupe Dreyfus, en vue de l’implantation d’un parc éolien. Malgré une forte opposition locale et  des avis contrastés de la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites (défavorable en 2010 puis favorable en 2012), de la DREAL de la Région Bretagne ou du Conseil national de la protection de la nature, le projet présenté par le propriétaire en partenariat avec le Canadien Boralex, qui portait sur la construction de 16 aérogénérateurs de 180m pour une puissance totale de 51 MW, obtenait son autorisation préfectorale d’exploitation en février 2014, assortie d’arrêtés ouvrant la voie à des dérogations quant à la protection de cet ensemble pourtant considéré comme un réservoir de biodiversité.

Les travaux d’abattage des arbres et d’aménagement des infrastructures commencent l’année suivante. En septembre 2016, Dreyfus cède à Boralex l’ensemble de ses intérêts dans des projets éoliens en France et en Ecosse, dont la propriété foncière de la Forêt de Lanouée. Dans les mois qui suivent, et en dépit de multiples recours en suspens, le Ministère de l’Environnement confirme son feu vert au projet, et le Préfet du Morbihan signe un arrêté d’intérêt public, pour conforter des servitudes afférentes. Toutefois, la ténacité des milieux associatifs (Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France, Vent de Forêt, Bretagne Vivante) va aboutir en mai 2017 à une décision du Tribunal administratif de Rennes, suspendant le projet puis, en juillet, invalidant tous les arrêtés qui avaient ouvert la voie à sa mise en exploitation.

L’industriel a fait appel auprès de la CAA. On peut espérer, compte tenu des enjeux environnementaux majeurs liés à ce projet (et il est certes difficile de justifier la pertinence d’un projet dont l’emprise couvrirait quelque 8 % de cet ensemble forestier, les machines dépassant la canopée de 150 m !) que la Cour administrative d’appel rende une décision qui confirme celle du TA. Boralex, que l’on ne plaindra pas trop, en sera pour ses frais, tandis que le groupe Dreyfus pourra se féliciter d’avoir senti assez tôt le vent du boulet… Mais la question des responsabilités reste entière, un an après ce jugement, quant aux destructions perpétrées avant même la fin de la procédure judiciaire, tout comme est incertaine celle de la remise en état des lieux. Il est vrai qu’il s’agit d’une propriété privée…

Ci-dessous, un lien vers le site d’une association fortement impliquée dans la défense de ce territoire et une infographie qui donne une idée du désastre…

https://ventdeforet.jimdo.com/for%C3%AAt-de-lanou%C3%A9e/scandale-%C3%A9cologique-absolu/

 

 

 

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