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la justice retoque un projet d’éolien dans la Somme

Le tribunal administratif d’Amiens a retoqué un projet de construction d’éoliennes à Airaines (Somme), motivant sa décision notamment par “l’effet d’encerclement” pour les villages proches, a-t-on appris mardi auprès de l’association requérante, qui salue une décision “rare et nouvelle”.

Le projet, autorisé par la préfecture de la Somme en février 2018, prévoyait la construction de 8 éoliennes et d’un poste de livraison, exploités par la SARL Luynes Energies.

“L’association samarienne de défense contre les éoliennes industrielles” et sa présidente, Bénédicte Leclerc de Hauteclocque Coste, avaient attaqué le permis de construire quelques mois plus tard.

Le secteur d’implantation accueille déjà “23 parcs éoliens en fonctionnement et 11 autorisés”, soit 240 éoliennes dans un rayon de vingt kilomètres, observe le tribunal dans son ordonnance rendue publique lundi.

Il résulte de l’étude d’impact “que le parc projeté aura pour effet d’accroître sensiblement l’occupation de l’horizon depuis les communes d’Airaines et de Quesnoy-sur-Airaines, alors que les seuils d’alerte en matière d’encerclement y sont déjà atteints”, poursuivent les juges.

Cette nouvelle construction contribuerait à “aggraver considérablement l’effet d’encerclement perceptible depuis les villages les plus proches, ainsi que l’ont d’ailleurs souligné l’autorité environnementale, l’inspection des installations classées (…) et le commissaire enquêteur”, estiment-ils, considérant que le permis de construire a été délivré au terme d’une “appréciation manifestement erronée” du code de l’urbanisme.

Le tribunal soulève également plusieurs raisons plus techniques. Il note par exemple que la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) avait à la fois préparé l’avis de l’autorité environnementale – signé par le préfet de région – et instruit la demande présentée par Luynes Energies, ce qui ne garantissait pas “l’autonomie réelle” de l’autorité consultative.

“La justice reconnaît enfin cet encerclement, cette saturation abominable, contre lesquels nous nous battons depuis des années”, s’est réjouie Mme Leclerc de Hauteclocque Coste, y voyant “un début de prise de conscience de ce que vivent les habitants, face à ces tours de béton qui abiment paysage et patrimoine”.

“Plusieurs tribunaux ont déjà relevé la saturation visuelle, mais cette notion d’encerclement est plus rare” dans la jurisprudence, assure Me Francis Monamy, avocat de la Fédération environnement durable (FED), qui regroupe plus d’un millier d’associations.

Mais alors que le gouvernement prévoit la montée en puissance de l’éolien, “la question pourrait devenir récurrente”, estime-t-il, montrant que malgré l’utilité des éoliennes, “il est insupportable de vivre au milieu”.

Article publié sur lemondedelenergie.com

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